- Le Tour du Pic du Haut Mouriare (Massif du Queyras) - 3 Jours

Publié le 6 juillet 2024 à 18:29

 

Réalisé du 3 au 5 juillet 2024

 

Lorsque l'on mentionne le Massif du Queyras, on fait souvent allusion au célèbre Gr58, voire à d'autres plus petits Gr de Pays que sont le Tour du Pain de Sucre, le Tour des Pics de la Font Sancte ou encore le Tour du Viso. Cependant comme toutes les itinérances, aussi sinueuses soient-elles, elles ne peuvent arpenter chaque recoin des massifs en question. Et le Gr58 n'y fait pas exception, notamment sur la partie Ouest du Queyras où tout un groupe montagneux encadré par le Col d'Izoard et la Vallée de la Durance n'est que frôlé par ce sentier de renom au niveau du Col de Furfande. De même, le Gr5 qui traverse les Alpes françaises du Nord au Sud se contentera de la traversée du Col des Ayes. Le reste de ces montagnes semble donc à l'écart de toutes ces courses. D'ailleurs, même le Parc Naturel Régional du Queyras n'englobe que la moitié de ce sous-massif. C'est se demander quels critères manquent pour certaines zones que nous avons traversé pour intégrer cette aire de protection. 

 

Mis à part les plus gros sentiers, quand on regard d'un peu plus près les cartes topographiques, on se rendra compte d'une faible densité de sentiers. De vastes zones d'alpages, de fonds de vallons, ainsi que de nombreux sommets sont dénués de toutes traces. Et bien que les cartes OSM peuvent un peu plus détaillées les différents cheminements qui arpentent ces montagnes, les jonctions entre les vallons de cette partie du Queyras ne sont pas très nombreuses. 

Mais qui dit peu de sentiers et peu de Gr, dit aussi peu de monde. Et c'est ce côté sauvage qui nous incite à nous rendre dans ces montagnes des Alpes du Sud. D'autant plus que les Alpes du Nord restent embourbées dans l'humidité ambiante de ce début d'été 2024. 

La neige a également été un argument de poids pour partir à l'assaut de ce sous-massif. En effet, les zones frontalières du Queyras et le Massif des Ecrins, ont été les montagnes les plus enneigées au cours de l'hiver et la lente fonte bloque encore de nombreux cols d'altitude. Entre l'Izoard et la Durance, les montagnes ne passent pas la barre des 3000m d'altitude, la nebbia ne vient que très rarement aussi loin des frontières italiennes et l'adret des cols sont baignés par le soleil sud-alpin. 

 

On se dirige donc vers l'Ouest du Massif du Queyras où trois jours de randonnée nous attendent autour du Pic du Haut Mouriare 2808m, un des principaux sommets du sous-massif. Sommet qui a l'avantage de se situer quasiment en plein centre de ce bloc montagneux. A côté du Pic du Haut Mouriare, d'autres imposants sommets jalonnent la zone : on peut citer le point culminant du sous-massif, le Pic de Béal Traversier 2910m, ou encore le Pic de Peyre Eyraute 2903m. Dans tous les cas, ces sommets sont atteignables par voie randonnable mais un pied montagnard est requis au vu de l'exposition de ces ascensions.

Paradoxalement, ce tour qui se veut sauvage et loin des foules commence dans un vallon les plus arpentés du Briançonnais, sur les hauteurs de la commune de Villar-St-Pancrace. Et non pas tant par les bipèdes usant de leurs jambes pour s'extirper des vallées suffocantes mais par les véhicules motorisés qui peuvent accéder jusqu'aux premiers lacs comblant les pieds des sommets environnants. On se rendra compte justement de la débilité de ce ''tourisme de montagne'' à la fin de ce circuit. 

Nous concernant, on stoppe notre course véhiculée au niveau du Parking de Plan Peyron quelques kilomètres après les Chalets des Ayes. De là, on se faufilera rapidement dans l'environnement queyrassin.

 

Jour 1 : Du Parking de Plan Peyron au Lac du Lauzon.

 

Nous n'irons pas plus loin dans le Vallon de l'Orceyrette. Dès le départ de la randonnée, on grimpe dans la Réserve Biologique du Bois des Ayes où une dense forêt de conifères tapisse ce versant de la montagne. On y  croise des Mélèzes, des Pins à Crochet, des Pins Cembro et un sous-bois luxuriant et fleuris à cette époque de l'année. Une petite sente nous mène aux Chalets de la Taure, notre porte de sortie de l'environnement forestier. 

 

Les Chalets de la Taure avec le Pic de Peyre Eyraute 2903m en arrière-plan.

 

 

 

Juste après les Chalets de la Taure, le sentier se perd par moment dans l'alpage. On retrouve à quelques instants des bribes de sentier mais c'est principalement à vue que l'on s'élèvera jusqu'au Col de la Taure 2423m

 

 

 

Au niveau du Col de la Taure, on surplombe le Vallon des Ayes, ses quelques chalets et son col. Col qui nous faudra rejoindre pour la suite de l'aventure. Sur les cartes OSM, un sentier en balcon permet de rejoindre le sentier sous le Col des Ayes. Sur le terrain, seules quelques sentes de chamois aident à la déambulation sous la Crête de Vallouret. Aucun danger n'est de toute façon présent sur cette portion. Cependant en hiver le risque d'avalanche ne doit pas être négligé dans la zone. Il est également possible de rejoindre les chalets en fond de vallon.

 

Entre le Vallon de l'Orceyrette et le Vallon des Ayes. Au fond, le Massif des Cerces.

On rejoint rapidement le Col des Ayes 2477m et le Gr5 qui y passe. Le temps se couvre légèrement au-dessus du Queyras mais on contemple tout de même les contrastes saisissants entres le vert des alpages et le gris des sommets et pierriers. On fait face (de gauche à droite) au Pic du Gros suivi du Pic de la Rousse, du Pic de Béal Traversier et du Pic de Balart.

Le Lac du Lauzon, lieu de notre premier bivouac, ne se situe pas au pied du Col des Ayes. Il faudra franchir un autre col, le Col de la Rousse, pour l'atteindre. On casse la croûte sous le Col des Ayes puis on traverse le vaste alpage où plusieurs lots de chalets typiquement queyrassins se sont installés. Notamment le dernier, les Chalets de Clapeyto, qui marque la fin de la civilisation. A nous les vastes étendues sauvages.

Les Chalets de Clapeyto sous le Pic de Roche Noire 2707m  (à gauche) et le Pic des Chalanches 2779m  (à droite)

 

Encore une fois, le sentier et la signalétique sont aux abonnés absents pour partir à l'assaut du Col de la Rousse. Qu'importe, on devine assez aisément le cheminement en direction du col, d'autant que la nébulosité ne touche aucunement les cimes.

 

Au pied du col, on quitte les alpages pour entrer dans un monde intégralement minéral. Comme ici sous l'arête acérée du Pic de la Rousse.

 

Les deux versants du Col de la Rousse 2515m.

Un timide rayon de soleil vient illuminé le Lac du Lauzon et le Pic du Jaillon quelques instants. On ne s'attendait pas à voir le lac si plein. Même si, en y repensant, avec le printemps et le début de l'été pluvieux que nous avons eu, cela devient tout à fait logique. Mais de lointains souvenirs du Lac du Lauzon totalement asséchés contrastent avec le vision du moment. Les ''Ne vous attendez pas à un truc de dingue, le Lac du Lauzon n'est qu'une marre'' ce sont transformés en ''Wow, le spot bivouac va être terrible''. Les cartes IGN et OSM mettent d'ailleurs en avant ce caractère éphémère du Lac du Lauzon. A la fin de l'été, il perdra malheureusement sa magnificence en attendant le prochain dégel. 

D'ailleurs, son appellation reflète sa petite taille s'amenuisant au fil de l'été. Lauzon signifiant ''petit lac''.

 

Sur les versants Nord du Vallon du Lauzon, les névés sont encore en nombre.

 

On plonge directement sur le lac. Encore une fois, sans sentier.  Malgré l'absence de soleil, le lac se pare de vert à l'instar des alpages et des mélèzes qui l'entourent.

 

La bise souffle sensiblement sur le Queyras. Et les nuages continuent de cacher le soleil une bonne partie de la soirée. Nous n'aurons que notre doudoune et nos plats lyophilisés chauds pour nous réchauffer de la fraiche douche. 

On établit notre bivouac légèrement en hauteur du lac avec une vue directe sur l'aval du Lac du Lauzon. Au loin, les Alpes Cotiennes et le Massif d'Escreins sont encore bien empêtrés dans la nébulosité venue du Nord. Aurons-nous l'honneur d'apercevoir le Mont Viso avant la nuit ? Suspense !

 

Vers 20h30, les nuages se décident enfin à dégager les lieux. Les cimes entourant le cirque du Lac du Lauzon s'illuminent une par une.

 

Vers l'Est, le Viso nous narguera plusieurs fois, sans apparaitre pleinement dans l'horizon. On se contentera du Pic de Château Renard, du Pain de Sucre et du Grand Queyras.

 

Il fait frisquet dans les Alpes du Sud. Et malgré la dissipation des nuages une fois le soleil couché, le vent du Nord hurlera une bonne partie de la nuit sur les environs du Lauzon. Reste à savoir si, comme les prévisionnistes nous l'ont promis quelques jours auparavant, l'été s'installera une bonne fois pour toute sur les Alpes.

 

Jour 2 : Du Lac du Lauzon aux Lacs de l'Ascension et d'Escur.

 

Au réveil du deuxième jour, plus un seul nuage dans le ciel, mais toujours ce satané vent. On se réchauffe tranquillement en petit déjeunant face à Mont Viso 3841m qui s'érige à l'Est.

Petit aperçu de notre havre de paix près du Lac du Lauzon.

 

La première étape de cette seconde journée comprend l'ascension du Col du Lauzon. De là, nous verrons si gravir le sommet voisin est faisable malgré les névés qui jonchent l'arête sommitale.

Avant d'attaquer la rude montée vers le col, on effectue un petit tour du lac pour apprécier les belles luminosités qui s'emparent de cet environnement lacustre cette fois-ci sous le soleil.

En un peu moins d'une heure, on atteint de Col du Lauzon 2576m. De l'autre côté, de hautes cimes enneigées apparaissent au loin. Il s'agit du Massif des Ecrins qui s'étale de la Tête de Vautisse à gauche jusqu'à la Barre des Ecrins sur la partie droite de la photo. Au premier plan, l'alpage de Néal se retrouve encore tacheté de névés.

Le vent est toujours bien frais et assez vif mais la neige ne semble pas empêcher l'ascension du Pic des Eparges Fines présent à quelques centaines de mètres au Sud du col. Il n'y a pas de sentier officiel pour atteindre ce sommet, il suffit de suivre fidèlement l'arête Nord jusqu'au cairn sommital.

 

D'altitude tout à fait modeste pour un sommet queyrassin, 2695m, le Pic des Eparges Fines, par sa position centrale, offre un panorama splendide sur une bonne partie des Alpes françaises et frontalières : Ecrins, Cerces, Queyras, Escreins, Cotiennes, Parpaillon. Et malgré le vent, on se pose quelques instants au sommet pour apprécier en détail cette vue.

 

Du Viso (à gauche) à la Vautisse (à droite), le panorama au Sud est en partie comblée par l'impressionnante face Nord du Pic de Béal Traversier. On devine également les hauteurs des stations de Vars et de Risoul au centre droit. Ainsi que le Pic de Morgon et l'extrémité Est du Lac de Serre-Ponçon.

On domine le vaste Vallon des Fonts de l'Alp. Voici par exemple une zone dénuée de tout sentier. Sur les cartes topographiques du moins.

 

Le Pic de Rochebrune 3320m et le Lac du Lauzon / Le Pic de Béal Traversier 2910m  et les Pic de la Font Sancte 3385m dans le col / La Tête de Vautisse 3156m

 

Vers l'Est, le Pic de Rochebrune, point culminant du Queyras, et le Viso se détachent dans le paysage.

 

Zoom sur les géants des Ecrins : du Sirac à la Montagne des Agneaux, en passant par les Bans, l'Ailefroide, le Pic du Coup du Sabre, le Pic Sans Nom, le Mont Pelvoux, la Barre des Ecrins, la Roche Faurio, la Grande Ruine et la Meije.

 

 

Pour éviter de reprendre l'arête Nord afin de rejoindre le Col du Lauzon, on peut emprunter l'arête occidentale qui est encore plus simple. On se dirige ainsi vers le Col du Givre. Un peu avant ce col, un sentier part en balcon sur la face Est du Pic des Eparges Fines.

Sur l'arête, on fait face aux derniers 3000 des Ecrins : Tête de Vautisse, Grand Pinier, Crête de Dormillouse.

 

Dernier clin d'oeil au Mont Viso pour aujourd'hui.

 

De nombreuses sentes partent à la perpendiculaire de l'arête dans la face Est du pic, mais certaines appartiennent aux caprinés du coin. Il faut emprunter la plus évidente d'entre elles. Des pointillés sont d'ailleurs présents sur les cartes IGN.

 

De retour au Col du Lauzon, on poursuit notre aventure vers le Col de Néal. On quitte par la même occasion le Parc Naturel Régional du Queyras. On ne franchira d'ailleurs plus sa frontière de toute la randonnée.

Tout à gauche, à coté des sommets enneigés des Ecrins, on observe le Pic du Haut Mouriare.

 

Au niveau du Col de Néal 2509m, on croise une multitude de petits lacs, notamment les Lacs Marion. Mais on partira sur l'autre versant du col, en direction du plus grand lac l'entourant : le Lac de Néal.

 

 

 

A partir du Col de Néal, nous descendrons profondément en suivant le Torrent de la Pisse dans un premier temps, puis le Torrent de Bouchouse dans un second.  On quittera les alpages du Lac et de la Cabane de Néal pour atterrir dans le mélézin.

Au lieu-dit du Plan de la Loubière, vers 1700m d'altitude, on contournera les Crêtes de Peyron en balcon au-dessus de la Vallée de la Durance et ainsi passer dans le vallon du Torrent de l'Ascension. 

 

Plus l'on descend plus le vent faiblit et les températures augmentent. Après le mélézin et la fraicheur des torrents des alentours, on traverse une forêt typique des versants Sud sous une chaleur écrasante. Pins Sylvestres et Pins à Crochet viennent tout de même nous donner un peu d'ombre en attendant de passer dans l'autre vallon.

 

Le Vallon du Torrent de l'Ascension. Au fond, on devine le Pic du Haut Mouriare.

 

 

 

On met pied dans le vallon au niveau de l'aval du Ravin de Pra Chapelle. De là, on grimpe radicalement vers le Lac de l'Ascension. La forêt devient de plus en plus clairsemée et la proximité du torrent joue de moins en moins son rôle de coin de fraicheur.

En passant dans une faiblesse du canyon où coule le tumultueux Torrent de l'Ascension, on débouche sur les alpages au niveau de la Cabane de l'Alpavin (ou de l'Ausselard). A partir de là, on franchira quelques ressauts pour atteindre le Lac de l'Ascension.

Face au Pic du Haut Mouriare 2808m.

 

 

Une fois au lac, on est subjugué par le paysage que nous offre le Lac de l'Ascension 2306m et le Pic du Haut Mouriare. Un lac couleur ciel, des pierriers dévalant l'abrupte face Est du pic et des alpages verdoyants.

On prend notre temps pour apprécier pleinement ce cadre exceptionnel. On contourne le Lac de l'Ascension pour partir à la recherche du second lac des environs et d'un lieu pour planter nos tentes.

 

 

Juste derrière un collet, on surplombe le second lac du plateau : le Lac Escur. On établira notre bivouac entre les deux lacs, non loin d'une butte herbeuse qui nous permettra de contempler le plateau lacustre dans son ensemble.

 

Les Lacs Escur et le Pic du Haut Mouriare.

 

 

L'appellation ''Ascension'' du lac fait bel et bien référence à la fête religieuse. En effet, dans la culture locale de la Roche-de-Rame, la commune en contrebas du lac, il est dit que la glace et la neige libèrent le lac et son émissaire aux alentours de l'Ascension. De même, de nombreux pèlerinages d'altitude étaient effectués par les habitants de la vallée lors de la fête de l'Ascension pour demander fécondité des sols et de l'eau pour les cultures en aval. Ainsi, les habitants réalisaient trois tours de lac pour les cultures, et les femmes six tours pour leur propre fécondité.

Ła toponymie du second lac, le Lac Escur, est un peu moins originale et quelque peu désuète. ''Escur'' est le dérivé de ''Obscur'' en Occitan. En l'espèce on parlerait de Lac Obscur même si on a bien du mal à voir la nuance entre le Lac de l'Ascension et de Lac Escur.

 

Au coucher du soleil, le Pic du Haut Mouriare est la dernière cime du cirque à s'illuminer. 

 

Gravir ce pic est possible mais il s'agit d'une randonnée escarpée qui suit globalement son arête Sud. On évolue surtout en terrain rocheux détritique mais l'effort peut en valoir le coup de par la position centrale de ce sommet : entre Ecrins, Queyras et Briançonnais.

L'étymologie de ce sommet ne fait pas référence à un vallon. Il n'y a pas de Vallon du Mouriare ou du Haut Mouriare dans les environs. ''Mouriare'' est à rapprocher de la racine pré-indo-européenne ''Mour'' ou ''Mor'' signifiant ''butte rocheuse''.

 

L'obscurité envahit la totalité du plateau des Lacs de l'Ascension et d'Escur. Cette fois-ci, le vent s'est tu. On divague quelques instants à l'extérieur de la tente pour profiter des dernières lueurs sur le Pic du Haut Mouriare et apercevoir aux jumelles le troupeau de mouflons errant sur les pierriers en contrebas de la Roche de la Moutière. Malgré leur éloignement, leurs bêlements répétitifs les ont trahis.

 

Jour 3 : Du Lac de l'Ascension au Lac de l'Orceyrette en passant par les Crêtes de l'Alpavin.

 

Au matin du troisième et dernier jour, on met le réveil un tout petit peu plus tôt pour partir grimper un sommet facilement accessible au-dessus du cirque des lacs : la Tête du Peyron. On s'équipe un minimum même si on laisse la majorité de nos affaires de bivouac sur place puis on part à l'assaut du Collet du Peyron situé 150m plus haut que les Lacs Escur. Le plateau lacustre est encore dans la pénombre alors que les premières cimes commencent à scintiller.

Au petit matin, le Petit Pinier 3100m et le Grand Pinier 3117m se parent de jaune. Ils sont encore particulièrement enneigés en ce début juillet.

 

Dès les premiers mettre en direction du Collet du Peyron, la Crête de Dormillouse s'ajoute au panorama.

 

Au Collet du Peyron 2457m, on aperçoit la suite de l'itinéraire. Il suffit de suivre l'arête jusqu'au sommet.

 

Au fur et à mesure de l'ascension finale, les sommets des Ecrins s'érigent un à un derrière la Crête des Peyrourets : Sirac, Pointe des Neyzets, Pointe de l'Aiglière, Bans.

 

Au sommet de la Tête du Peyron 2591m, alors que les vallées sont encore à l'ombre, les principaux massifs visibles baignent déjà sous le soleil. Les plus hautes cimes des Ecrins sont observables sur la droite. On retrouve d'ailleurs un panorama similaire à la veille lorsque nous étions sur le Pic des Eparges Fines.

Zoom sur le coeur des Ecrins.

 

Depuis le sommet et son arête, on a une vue plongeant sur le cirque des Lacs de l'Ascension et d'Escur. On observe le plateau s'éclairer peu à peu en se libérant de l'ombre du Pic du Haut Mouriare.

 

La seule difficulté à l'ascension de la Tête du Peyron tient au passage d'un ressaut rocheux. Le terrain se délite et les rochers sont instables sur quelques mètres. Le chemin se faufile discrètement entre les blocs et les prises sont nombreuses mais il ne faut pas trainer.

 

 

On réalise la Tête du Peyron en aller-retour. Il faut savoir qu'une ascension de ce sommet est possible depuis l'autre versant du Collet du Peyron pour ainsi effectuer un circuit à la journée autour de cette cime et des lacs en contrebas. 

De notre côté, on repart vers notre bivouac pour le démonter et partir finalement à l'opposé de la Tête du Peyron, vers l'Alpage de l'Alpavin au Nord. 

Pour cette dernière journée, il nous faut trouver un passage pour retourner dans le Vallon de l'Orceyrette, de l'autre côté du Pic du haut Mouriare. Il n'y a pas quinze mille solutions. Un seul passage semble accessible depuis notre localisation : il s'agit du Pas de la Casse de l'Ase. A noter que seules les cartes OSM mentionnent un sentier descendant dans le Vallon de l'Orceyrette.

 

On repasse aux abords des deux lacs puis on file suivre le ruisseau d'approvisionnement du Lac de l'Ascension. Encore une fois, pas un seul sentier à l'horizon. On se dirige à vue dans les gradins herbeux avec comme cap les Crêtes de l'Alpavin.

Légèrement en aval de ces dernières, on obliquera plein Est pour partir dans un val nous conduisant au Col de la Moutière.

En montant, on a une vue dégagée sur le cirque des lacs coincé entre le Pic du Haut Mouriare et la Roche de la Moutière. Seul le Lac Escur est visible. Au loin, les cimes enneigées du Massif d'Escreins et du Parpaillon.

 

On aborde la Cabane de la Moutière, malheureusement fermée au public. A droite, on retrouve le Pic de Béal Traversier et les Pics de la Font Sancte.

 

Au Col de la Moutière 2659m, on s'étonne une nouvelle fois de l'enneigement important du Massif des Ecrins. Notamment ses sommets méridionaux : Pic de Rochelaire, Petit et Grand Pinier, Crête de Dormillouse ou encore Pointe de l'Aiglière.

 

On évacue l'idée de l'ascension de la Roche de la Moutière. On file directement vers les Crêtes de l'Alpavin sur la gauche. Avec ce temps totalement dégagé, le panorama sur les massifs de la région sera une nouvelle fois exceptionnel. 

La liaison entre le Col de la Moutière et le Pas de la Casse de l'Ase ne présente aucune difficulté particulière. Il ne reste qu'un gros névé déversant à traverser mais sa faible inclinaison ne nous incite pas à le contourner par le bas. On essaye de rester le plus proche possible de l'arête, en dévers sur son flanc Nord.

 

De l'Aiguille des Pénitents au Pic des Houerts en passant par le Pic de Rochebrune, le Pic du Haut Mouriare, le Pic de Château Renard, la Rocca Bianca, la Tête des Toillies, le Bric de Rubren, le Pic de Béal Traversier et les Pics de la Font Sancte.

 

Au Nord, les géants des Ecrins sont suivis par les Aiguilles d'Arves, l'Aiguille de l'Epaisseur, le Grand Galibier et la Pointe des Cerces. Au centre de la photo, on devine également la langue du Glacier Blanc.

 

Derrière le Pic de Peyre Eyraute, on devine sur gauche quelques cimes de la Vanoise, notamment le Dôme de Péclet-Polset, la Pointe de l'Echelle, les Dômes de la Vanoise, la Dent Parrachée et la Grande Casse. A droite, le Mont Chaberton s'incruste à côté du Massif du Mont-Cenis et du Sud des Alpes Grées dont Rochemelon.

 

La traversée des arêtes entre le Col de la Moutière, le Col de l'Alpavin et le Pas de la Casse de l'Ase est superbe. Surtout avec ce panorama et cette clarté que ce soit sur les vallées ou sur les sommets environnants.

 

Au Pas de la Casse de l'Ase 2707m, on atteint le plus haut point de notre circuit autour du Pic du Haut Mouriare. Il ne nous reste plus qu'à plonger vers le Lac de l'Orceyrette. Quelques cairns se cachent ici et là. On avance tout de même prudemment puisque l'inclinaison ne fait qu'augmenter au fur et à mesure que l'on essaye de voir le fond de vallon. On croise les doigts pour que ça passe sans danger et sans gros névés.

 

Le Pic de Rochebrune et le Mont Viso.

 

 

On dévale quelques névés tranquillement sous les imposantes Aiguilles des Pénitents. Puis on quitte la neige et la roche pour l'herbe. Mais on ne quitte pas les terrains abrupts pour autant. Au contraire, il ne nous reste plus qu'à chuter de 200-300 mètres dans une pente herbeuse particulièrement inclinée sans une once de sentier ou presque. Ce n'est que sur la fin de la descente que de petits cairns apparaissent.

 

 

Ça passe ! On rejoint sans encombre les Chalets de l'Orcière nichés entre 2200 et 2300m d'altitude. Les derniers kilomètres s'effectueront sur une piste carrossable reliant divers hameaux d'altitude, dans les alpages d'abord, dans le mélézin ensuite. 

En clou du spectacle, on longera les eaux turquoises du Lac de l'Orceyrette qui, même si l'une de ses rives est défigurée par la piste ramenant les touristes ne pouvant effectuer plus de trois pas sans leur voiture, conserve en partie son cadre bucolique au milieu d'un cirque montagneux d'exception.

 

Le Pic de Maravoise 2704m et le Lac de l'Orceyrette 1928m.

 

 

Par un sentier longeant le Torrent de l'Orceyrette nous parcourrons les derniers kilomètres jusqu'au Parking de Plan Peyron. Cela mettra un terme à trois jours de randonnée dans cette région du Queyras qui était pour nous jusque là assez méconnue. Le temps et l'absence de monde sur les sentiers (encore faut-il qu'il y en ait) étaient particulièrement appréciables et n'a fait que magnifier ce tour du Pic du Haut Mouriare. Peut-être reviendrons-nous une prochaine fois pour s'attaquer à la cime de ce géant queyrassin.

 


ITINÉRAIRE DE LA RANDONNÉE : 

 

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