- Rochemelon 3538m par le Col de Novalèse

Publié le 13 septembre 2022 à 19:59

Réalisée le 11-12 septembre 2022

 

A l'extrémité du Piémont, quasiment aux portes de la Savoie française, s'érige l'un des sommets les plus parcourus de tout l'arc alpin : Rochemelon (- Rocciamelone) 3538m. Cette célébrité s'explique par deux facteurs : son accessibilité relativement aisée par rapport à son altitude significative mais aussi toute l'histoire entourant ce sommet italien. Cette histoire, à la fois politique, religieuse et sportive, a forgé la renommée de Rochemelon. Et cette histoire commence il y a près de 700 ans de cela. Lorsque la montagne est conquise pour la première fois.

C'est le 1er septembre 1358 que Rochemelon est gravie par Bonifacius Rotarius d'Asti. De retour de croisade où il fut emprisonné, il se mit comme mission de gravir la plus haute montagne des Alpes une fois la liberté retrouvée, afin d'y construire une chapelle. La date peut paraitre précise vue l'époque, mais elle est confirmée par un triptyque de bronze qui se trouvait au sommet de la montagne et qui repose maintenant dans la cathédrale de Suse, au pied de celle-ci.

Cela remet fortement en cause la naissance de l'alpinisme en tant que réalisation française. En effet, pour la communauté montagnarde, l'ascension du Mont Aiguille en 1492 par Antoine de Ville constituerait la première expérience alpine connue. C'était sans compter sur l'exploit de Bonifacius Rotarius plus d'un siècle plus tôt sur la montagne de Rochemelon, située alors en Savoie, et donc hors du Royaume de France.

 

Pendant des siècles, Rochemelon a été considérée comme la plus haute montagne des Alpes. Elle se situait en effet sur la Via Francegina, un chemin de pèlerinage reliant l'Angleterre et Rome en traversant les Alpes par le Mont Cenis. Elle était donc clairement visible et sa face Sud, chutant de plus de 3000m sur Suse (- Susa) renforçait cette impression. De plus, au Moyen-Age, une partie non négligeable des Alpes était encore inexplorée. Ceci, couplé à son histoire religieuse, a fait de Rochemelon un haut lieu de pèlerinage et d'alpinisme à travers les époques. Même si, par moment, on se demandait si le Mont Viso, bien visible au Sud de Rochemelon, ne pouvait pas concurrencer son altitude puisque celui-ci se retrouvant souvent au-dessus des nuages.

En 1895, des religieux de Suse commencent à élaborer un projet d'édification d'une statue de la Vierge sur le sommet de Rochemelon. C'est une chose assez courante dans les Alpes : on pense aux statues de la Vierge déposées sur les sommets du Grand Paradis, des Drus ou de la Meije. Mais dans le cas de Rochemelon, c'est la taille de la statue qui impressionne (plus de 3m de haut). Après plus de 130 000 dons d'habitants d'Italie et avec la bénédiction du Pape Léon XIII, une soixantaine de militaires et quelques paroissiens se lancent à l'assaut de la montagne avec le matériel de construction. Le 28 juillet 1899, le matériel est au sommet et la construction commence. Elle se terminera le 12 août suivie de la bénédiction de la statue le 28 août 1899 en présence de plus de 2000 fidèles au sommet de la montagne. Au vu du caractère étroit du sommet, l'absence d'accident lors de la procession fut considérée comme un miracle. Ainsi, tous les 5 août, un pèlerinage est organisée à Rochemelon. Des croyants montant de la vallée de Suse et de la Maurienne se rejoignent au sommet où trône maintenant une chapelle en plus de la statue de la Vierge Marie.

Ła toponymie de ce sommet n'est pas encore certaine car plusieurs sources se font face. Il pourrait venir du celtique ''Roc Maol'', ce dernier signifiant ''sommet'' en accord avec le fait que cette montagne soit considérée comme la plus haute à l'époque. Il pourrait également venir du ligurien ''Roc Mulun'', un dérivé de ''molek'' signifiant ''sacrifice humain''. L'aspect religieux prendrait donc le pas.

Ce n'est pas l'histoire religieuse qui nous attire vers le sommet de Rochemelon mais davantage la présence d'un abri de style bivacco à sa cime. En effet, la chapelle sommitale comprend une partie avec un petit dortoir d'environ 8 places. Reste à savoir si, au vu de l'affluence au sommet, une place nous sera accordée une fois l'ascension terminée.

La voie d'accès la plus connue pour accéder au sommet correspond à la voie historique sur sa face Sud depuis Suse. Depuis la France, deux itinéraires sont possibles : une ascension depuis Bessans en remontant le vallon du Ribon jusqu'au Glacier de Rochemelon ou alors un départ depuis les abords du Barrage du Mont Cenis en direction du Col de Novalèse. C'est cette dernière option qui a été choisie. Pour éviter la foule, un départ le dimanche en fin de matinée a été prévu, on esquivera ainsi les randonneurs dominicaux et on augmentera nos chances d'avoir une place dans l'abri de la chapelle.

 

 

Le départ depuis le secteur du Mont Cenis s'effectue au parking des Carrières du Paradis, juste avant que la route ne chute vers la Vallée de Suse et ne passe côté italien. On laisse le Lac du Mont Cenis et les Glaciers de la Vanoise derrière nous pour partir dans les alpages en suivant une large piste. Il n'y aura aucune indication ''Rochemelon'' tout au long de l'ascension. Mais après la piste, un balisage bien voyant aidera au repérage.

 

 

En franchissant une crête, la pointe sommitale de Rochemelon s'élance face à nous. D'ici, on devine à peine la statue de la Vierge tant la distance est importante. C'est 12km de marche qui nous attendent pour atteindre le sommet. La moitié de ces 12km se réalisera sur une piste traversant en balcons les alpages et zigzaguant sur la frontière franco-italienne.

 

La piste poursuit sa route sur la face Sud de la Pointe de Lamet. On fait face au Massif des Alpes Cotiennes.

 

 

 

 

 

On traverse plusieurs fois la frontière entre les deux voisins transalpins. Quelques bornes sont là pour nous le rappeler. Ce n'est que sur la dernière pente menant à la cime que nous quitterons définitivement la ligne territoriale.

 

Sur la gauche de la photo ci-dessus, on observe les quelques baraquements de l'Alpe Tour situés à un peu plus de 2200m. C'est à partir de ce petit hameau que le sentier quitte la piste carrossable pour grimper dans l'alpage. L'objectif est d'atteindre la pyramide herbeuse située au centre de la photo. Un petit refuge, le Rifugio Stellina, trône sur ce sommet. Ensuite, un sentier divaguera dans les pentes abruptes pour déboucher au Col de Novalèse, sur la crête rocheuse surplombant le refuge. Après ces 6km de piste, le dénivelé restant est globalement le même, la piste alternant portions ascendantes et portions descendantes.

 

Sous Rochemelon, on devine le Rifugio Stellina.

 

En grimpant progressivement dans l'alpage, le géant des Alpes du Sud commence à percer dans le paysage : le Mont Viso 3841m.

 

 

Dans l'alpage, la sente n'est pas extrêmement bien visible. Mais un balisage rouge et blanc permet de se repérer au fur et à mesure de la progression. Au niveau du refuge, vers 2600m d'altitude, un panneau indique pour la première fois le Col de Novalèse (- Passo Novalesa). Il reste apparemment 2h30 d'ascension pour atteindre ce col. Encore quelques mètres sur une crête herbeuse puis nous entrerons dans le monde minéral.

 

Sur la partie gauche de la photo, on observe la piste traversant les alpages et juste en dessous la butte herbeuse où se trouve le Rifugio Stellina. On se rend compte de la traversée effectuée jusqu'alors. Mais ce n'est pas fini ! Une fois dans le pierrier, on réalise une courte traversée ascendante avant de monter droit dans la pente en direction de l'arête. Par moment, le sentier peut être instable lorsque l'on traverse quelques ravins ou couloirs d'avalanches. L'absence de neige est une condition nécessaire pour réaliser l'ascension par ce versant.

 

Derrière le Massif du Mont-Cenis, la Barre des Ecrins 4102m fait une furtive apparition. Sur la gauche de la photo, la crête dentelée correspond au Sirac 3441m.

 

Vers le Sud-Sud-Ouest, en plus des Alpes Cotiennes, le Massif du Queyras et le Massif des Cerces sont de la partie : On voit ainsi le Pic de Rochebrune et le Mont Chaberton. Ce dernier dominant l'extrémité de la vallée menant vers Bardonecchia.

 

 

 

 

Après une rude montée, on atteint enfin la fin du couloir rocheux et le Col de Novalèse, marqué par un poteau en ferraille que l'on devine sur la photo. Quelques câbles permettent de grimper plus facilement mais sans neige et sans humidité, le sentier balisé permet d'évoluer tranquillement dans le pierrier.

Au Col de Novalèse 3229m, on se retrouve au-dessus du cirque glaciaire de Rochemelon. Quelques lacs et un glacier fracturé composent le vallon séparant Rochemelon (à droite) de la Pointe du Ribon (à gauche). On se retrouve une fois de plus sur la frontière franco-italienne.

 

Le bassin glaciaire de Rochemelon est intégralement situé en France contrairement au sommet totalement situé en Italie quant à lui. La frontière suit en effet l'arête de droite jusqu'à la seconde pointe puis bifurque sur la crête surplombant le Glacier de Rochemelon. Ainsi, en vertu du principe de la ligne de partage des eaux, qui régit l'établissement de la frontière entre deux entités étatiques, Rochemelon n'est pas un sommet transfrontalier. Sa pointe sommitale étant légèrement en retrait du cirque glaciaire.

 

En direction du fond du vallon du Ribon, le Mont Blanc apparait au loin, plaqué contre l'arête Ouest de la Pointe de Charbonnel 3752m, le point culminant du Massif des Alpes Grées.

 

Le sentier en direction du sommet est bien visible et bien balisé. Et pourtant, aucune carte ne l'indique. Il est probablement assez récent du fait du recul du Glacier de Rochemelon qui ne bouche plus le versant Est des arêtes menant vers le sommet. Même les lacs sont encore anonymes.

 

Sur la droite de la photo, le lac de fonte constituera la dernière source d'eau pour le ravitaillement. Le sentier n'y pas passe directement mais un petit crochet est nécessaire pour avoir assez d'eau et ainsi passer une nuit tranquille au sommet de Rochemelon.

 

La formation de ces petits lacs tient au fait que le glacier bloque leur écoulement. Cette débonnaire arête de glace fait office de barrage.

 

Après une traversée en balcons sous les arêtes, le sentier grimpe une centaine de mètres pour les rejoindre. Ainsi, les massifs de la Vanoise, de Belledonne, des Grandes-Rousses, des Arves, du Mont Cenis, des Ecrins et des Cerces s'affirment dans l'horizon.

 

Plus qu'à suivre l'arête jusqu'au sommet.

 

Derrière les monts rocheux des Alpes Grées, quelques géants apparaissent : le Grand Paradis, le Cervin ou encore une partie du Mont Rose.

 

Après une dernière montée de 200m, le sommet est atteint. Et par chance, personne n'occupe les lieux : il est 16h30.

 

Le sommet, bien qu'étroit, est chargé : une statue de la Vierge, une chapelle, un buste du Roi d'Italie Vittorio Emanuele II et une table d'orientation. La chapelle est malheureusement fermée mais sur sa partie droite, le bivacco reste toujours accessible.

La Chapelle Sainte-Marie de Rochemelon (- Santa Maria al Rocciamelone) a été inaugurée en 1923 et rénovée dans les années 1980. Il s'agit à ce jour du plus haut sanctuaire d'Europe. Surpassant sa consoeur Notre-Dame des Sept Douleurs au sommet du Mont Thabor, en France.

Ce sommet domine le Piémont italien. Heureusement, ce jour-là, la nebbia n'est pas importante et permet une vue d'ensemble à la fois sur l'arc alpin et sur les plaines d'Italie du Nord.

 

A gauche, on surplombe de plus de 3000m la ville de Suse (on aperçoit d'ailleurs la voie normale) et à droite, on devine la ville de Turin, située à environ 60km à vol d'oiseau.

 

En direction du Sud, le Mont Viso surpasse tous ces voisins méridionaux. Sur la gauche du géant, on distingue quelques cimes du Mercantour. C'est toute la partie Sud-Est de l'arc alpin qui est visible depuis Rochemelon.

 

Côté Nord c'est un peu plus chargé, avec des sommets qui avoisinent voire dépassent l'altitude de Rochemelon. En plus des Alpes Grées, c'est le Massif de la Vanoise, du Mont Blanc, des Alpes Pennines et du Grand Paradis qui composent le panorama.

 

A l'Ouest, les géants isérois, savoyards et haut-alpins répondent présent : Mont Charbeton, Sirac, Pelvoux, Ailefroide, Pic Coolidge, Barre et Dôme des Ecrins, Montagne des Agneaux, Grande Ruine, Pic Gaspard, Meije, Râteau, Grand Galibier, Mont Thabor, Aiguille de la Scolette, Aiguille du Goléon, Aiguilles d'Arves, Pic Bayle, Pic de l'Etendard, Rocher Blanc (et j'en passe).

 

 

C'est le moment de s'installer dans le petit bivacco de la chapelle. Initialement, des matelas et des couettes étaient prévus, ce sera finalement uniquement des planches de bois qui accueilleront nos affaires de bivouac. Des détériorations de matériel dans cet abri ont été constatées, ce qui a conduit au retrait des matelas et des couvertures à l'été 2020.

Malgré une altitude de 3500m, l'intérieur de l'abri est particulièrement bien isolé avec notamment une double porte et des murs épais. De quoi se réchauffer entre deux photos à l'extérieur.

 

Sur les coups de 18h, le soleil commence à baisser et la nébulosité reflue. L'ombre de Rochemelon commence sa course dans la Vallée de Viù.

 

Zoom sur Turin et la plaine du Pô.

 

Au centre, le début de l'enchainement du sous-massif du Mont Rose avec le Breithorn et le Liskamm notamment. A gauche, la Grivola s'est immiscée dans le paysage non loin de son voisin le Grand Paradis 4061m.

 

Au-dessus de la chapelle ancrée dans la montagne, une petite table d'orientation cite quelques unes des cimes visibles depuis Rochemelon.

 

Le Mont Blanc se fait voler la vedette par la Pointe de Charbonnel. A gauche de la pointe : le Mont Pourri, l'Aiguille des Glaciers, l'Aiguille de Tré la Tête, l'Aiguille de Bionnassay et le Dôme du Goûter. A sa droite : la Dent du Géant, les Grandes Jorasses, le Mont Dolent et l'Albaron.

 

Entre Mont Viso et ville de Turin.

 

De l'Aiguille de la Scolette au Massif de Belledonne en passant les sommets du Massif des Arves, des Grandes Rousses et la Vallée de la Maurienne.

 

Les rayons commencent à transpercer la Vallée de Suse et sa nappe de pollution.

 

Les Ecrins sentent la nuit arriver.

 

Puis les vallées s'enfoncent dans la pénombre, seules les hautes cimes baignent sous les derniers rayons.

 

L'ombre de Rochemelon recouvre maintenant en partie le Piémont.

 

Au Sud, le Mont Viso est l'ultime illuminé.

 

Puis la Pointe Rénod 3380m et la Pointe du Bouchet 3416m dans le Massif de la Vanoise offrent le coup de grâce.

 

 

 

 

 

Où que l'on regarde l'arc alpin, le ciel se métamorphose au-dessus des cimes. La Barre des Ecrins, la Meije, les Aiguilles d'Arves, le Pic de l'Etendard et le Mont Viso se décalquent au crépuscule.

Grivola, Grand Paradis et Mont Rose brillent encore quelques secondes.

 

Alors que l'Ouest reste encore enflammé.

 

L'horizon piémontais.

 

Dernier regard au Nord-Ouest où les cimes se décalquent parfaitement sous quelques cirrus rougeâtres (de gauche à droite) : Pointe des Ronces, Grand Roc Noir, Pointe Matthew, Grande Casse, Grande Motte, Mont Pourri, Aiguille des Glaciers, Aiguille de Tré la Tête, Aiguille de Bionnassay, Dôme du Goûter, Mont Blanc, Pointe de Charbonnel, Dent du Géant, Grandes Jorasses.

 

Le vent d'Ouest souffle par rafale au sommet de Rochemelon. Heureusement, la chapelle est protégée et l'intérieur de l'abri permet de se réchauffer tout en gardant un oeil vers l'extérieur. Quelques minutes après le diner. Une lumière à l'extérieur attire notre attention. On se rééquipe pour affronter le froid nocturne. C'est la Lune qui apparait au-dessus de l'Italie du Nord.

 

Une Lune orangée s'élève peu à peu au-dessus du Piémont.

 

Dans le même temps, Turin et son agglomération s'illuminent. La pollution lumineuse depuis Rochemelon ne permet pas une observation adéquate du ciel étoilé. Mais les lumières des villes peuvent être tout aussi hypnotisantes.

 

 

Tout comme la Lune, le soleil devrait se lever sur l'Italie du Nord le lendemain matin. Rochemelon devrait donc être un des premiers sommets à bénéficier des premiers rayons dès l'aube, l'horizon sur le Piémont étant bien dégagé.

Après une nuit pas si fraiche que ça, on ouvre les yeux vers 6h15. Le jour commence à se lever sur les Alpes.

 

Comme une île en pleine mer, l'extrémité Sud de l'arc alpin émerge de la brume.

 

Le Mont Viso patiente avec nous.

 

Vers la France, la Lune surplombe toujours les Alpes. Une auréole rosée encadre les Alpes françaises.

 

Sur le toit du monde.

 

L'arc alpin continue sa route vers l'Est. Des montagnes s'enchainent à perte de vue au-dessus des plaines de l'Italie du Nord.

 

 

 

A 6h58, la boule de feu émerge à l'horizon. Les deux astres se partagent le ciel, l'un à l'Est, l'autre à l'Ouest.

Les cimes des Ecrins sont les premières à rougir. On retrouve l'ombre de Rochemelon sur les Aiguilles d'Arves et les Grandes-Rousses cette fois-ci.

 

La Pointe des Ronces, le Grand Roc Noir, la Pointe Matthew, la Grande Casse et la Grande Motte. Tous, rougissent un par un.

 

Tout comme les autres cimes des environs, l'immense paroi Sud-Est de Rochemelon se pare de rouge.

 

Le Mercantour, les Alpes Cotiennes, le Queyras, le Massif d'Escreins et du Chambeyron sont maintenant tous sous le feu des projecteurs.

 

De gauche à droite : la Pointe de l'Echelle, le Dôme Peclet-Polset, la Dent Parrachée, le Dôme de l'Arpont, le Dôme de Chasseforêt, la Pointe de Lamet, le Mont Pelve.

 

 

 

 

 

L'ombre de la montagne s'évanouit peu à peu, elle pointe maintenant sur le Pic du Lac Blanc, point culminant du domaine de l'Alpe d'Huez. Le trio des Arves et l'Etendard sont au soleil.

La Lune domine désormais un arc alpin presque totalement ensoleillé. Le secteur du Mont Cenis reste cependant dans l'obscurité encore quelques minutes.

 

 

Pendant que le soleil poursuit son ascension, il est temps pour nous de nous préparer à descendre de Rochemelon. Le retour se fera par le même itinéraire. Il est cependant possible de descendre par la voie italienne jusqu'au Rifugio Cà Asti avant de partir en balcons Ouest jusqu'au secteur du Mont Cenis. Mais cet itinéraire effectue une grande descente avant de remonter progressivement dans les alpages sous le sommet jusqu'à rejoindre l'Alpe Tour et le sentier emprunté la veille. La facilité sera donc priorisée.

 

On laisse donc la ville de Suse et le buste royal pour reprendre l'arête Nord-Ouest de Rochemelon.

 

On repart retrouver le glacier moribond de Rochemelon.

 

On reprend l'arête désertique avant de plonger dans le cirque glaciaire.

 

On s'éloigne peu à peu de la pyramide sommitale. La Vierge semble dès à présent insignifiante.

 

La Punta Lunella 2772m, au centre, est la dernière montagne avant les plaines embrumées d'Italie.

 

En plongeant vers le Glacier de Rochemelon, on repasse en France.

 

 

A ce niveau-là, le sentier est assez difficile à repérer même si le balisage reste présent sur quelques blocs. En réalité, de la glace est encore présente sous le pierrier, rendant le sentier mobile au fur et à mesure des mouvements du bras glaciaire et de sa fonte. Il n'est pas rare de découvrir des pans de glace lorsque l'on pose nos pieds à certains endroits. Faites donc attention à la chute !

 

De retour au Col de Novalèse, on dit au revoir à Rochemelon et son glacier avant de plonger dans la face Ouest.

 

Quelques chamois s'empressent de grimper vers les cimes à notre passage, près de l'Alpe Tour.

 

 

 

 

 

On retrouve le petit Rifugio Stellina. On quitte l'obscurité par la même occasion.

Puis c'est reparti pour la longue traversée de 6km pour rejoindre les Carrières du Paradis. Rochemelon se dresse toujours fièrement dans notre dos.

La route et le temps invitent à quelques arrêts photos lorsque l'on longe le Lac du Mont Cenis.

 

Après le Col du Mont Cenis, la calotte glaciaire de la Vanoise comble l'autre versant de la Maurienne.

 

Pendant cette ascension, aucun randonneur ni alpiniste n'a été croisé. C'est assez exceptionnel quand on sait la renommée de Rochemelon dans le milieu montagnard.

Bien que faisable en une seule journée, dormir au sommet de cette montagne pimente quelque peu l'expédition. On peut ainsi profiter d'un exceptionnel coucher et un lever de soleil sur les Alpes et l'Italie du Nord. Et vous pourrez, comme nous peut-être, effectuer votre première nuit à plus de 3500m d'altitude. Uniquement relier au reste de l'humanité par le bourdonnement des vallées.


ITINÉRAIRE DE LA RANDONNÉE : 

 

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